Podcast 16 Votre loyauté : un frein à votre évolution ?

Bienvenue dans l’épisode 16 du podcast Jurinova. Aujourd’hui, les juristes talentueuses et talentueux, je vous parle d’un sujet récurrent en coaching :

 un frein à votre évolution : votre loyauté.

Lors de l’un de mes premiers coaching carrière au cours duquel j’ai accompagné une notaire, Karine, une chose revenait régulièrement : sa loyauté envers son employeur et ses collègues. Cela constituait également un frein à son nouveau projet professionnel puisqu’elle voulait quitter sa profession, quitter le notariat pour créer son entreprise selon un projet innovant, au contact de commerçants notamment.

Et ce frein relatif à la loyauté envers son entreprise, son équipe, ses collaborateurs, son manager, revient régulièrement au cours des séances de coachings auprès des juristes que j’accompagne, pendant le bilan de compétences ou l’accompagnement Mobilité.

À la suite d’un violent Burn out, Karine a souhaité travailler avec moi dans le cadre de sa reconstruction afin de reprendre confiance en elle, d’apprendre à connaître quelle femme elle était devenue, respecter qui elle était, et l’aider à mettre en lumière ses valeurs et ses talents qu’elle avait complètement oubliés depuis de nombreuses années afin de nourrir son projet d’avenir professionnel.

Karine était en pleine reconstruction. Elle était maman de 2 jeunes femmes adultes, et mariée depuis plus de 20 ans.

Elle venait de réapprendre à lire, écrire, marcher, tous les gestes du quotidien. Elle était assez dans le doute. Elle était encore dans l’apprentissage de nombreuses compétences.

Et elle savait qu’elle avait un travail émotionnel important à faire à côté.

Et elle avait besoin de quelqu’un qui l’accompagne pour qu’elle remette en lumière tout ce qu’elle savait faire, tout ce qu’elle aimait faire. Elle avait besoin vraiment de confiance en elle et de lumière.

Et pour découvrir quelle femme elle était devenue, nous avons revisité son parcours, et nous nous sommes intéressées à ses valeurs, le moteur psychique de l’humain, qui donne la force d’avancer dans la vie selon ses propres règles : son propre fil rouge !

Une valeur très forte a été identifiée par elle : la loyauté !

Au sens du Droit, vous connaissez tous « l’obligation de loyauté » dans les contrats !

J’aimerais revenir un instant à la définition du dictionnaire : le Larousse et le Robert :

La loyauté est un nom féminin qui traduit une qualité, un trait de caractère d’une personne qui est honnête, loyale, fidèle.

Quelques expressions fréquentes caractérisent cette situation : Faire preuve de loyauté envers ses amis ou de fidélité à tenir ses engagements.

Ses synonymes sont le dévouement, la droiture, l’honnêteté, la fidélité et la probité.

Et ses contraires sont : la déloyauté, la malhonnêteté, voire la traitrise !

Vous retrouvez le témoignage de Karine ici si vous souhaitez en savoir plus.

Lors des séances de coaching, nous nous intéressons aux valeurs pour comprendre si elles sont bien respectées et honorées dans votre quotidien. Les doutes, les questionnements, la confusion dans ses réflexions et raisonnements apparaissent très souvent lorsqu’un conflit de valeurs se joue de manière inconsciente.

C’est-à- dire, qu’insidieusement, dans votre quotidien, peu à peu, vous fonctionnez dans un environnement ou selon un cadre, des objectifs, des règles ou des directives qui ne sont plus en cohérence avec votre propre système de valeurs internes qui guide vos actes et vous donne l’énergie et le dynamisme tous les matins de vous lever et de vous livrer à vos diverses occupations liées à vos rôles : à la maison avec votre famille, vos enfants et votre conjoint, puis avec vos collaborateurs, vos collègues, vos managers, vos clients, vos fournisseurs, vos prestataires …

Vous êtes vidé. Vous n’avez plus envie d’aller travailler. Le dimanche soir, vous ressentez cette fameuse boule au ventre à l’idée de reprendre. Et vous ne vous reconnaissez plus. Et bien souvent la culpabilité et la peur s’en mêle puisque sur le papier tout est parfait : vous avez un CDI, un salaire confortable, un statut social et quand même quelques dossiers intéressants.

Et pourtant cela vous ronge. Vous ne comprenez pas ce qui vous arrive.

Le travail d’identification de vos valeurs vous permet de mieux vous comprendre.

De mettre des mots sur vos maux :

• le mal-être,
• l’insatisfaction régulière,
• la perte d’élan,
• la dévalorisation,
• la perte de confiance,
• la confusion mentale,
• la lenteur à exécuter certaines tâches qui avant vous demandaient quelques minutes,
• le manque d’envie pour vous y mettre,
• l’impression de perdre pieds et de ne plus savoir ce que vous allez faire pour vous sortir de ce marasme.

Lors de cet accompagnement auprès de Karine, elle a identifié 10 valeurs fondamentales. Et j’ai validé lors du coaching qu’il s’agissait bien de valeurs et non de besoin. Lorsque nous avons travaillé sa valeur « Loyauté » celle-ci est apparue très en déséquilibre entre son positionnement par rapport à elle, envers elle, et par rapport à son équipe.

En effet, nous travaillons toujours les valeurs selon 2 axes :

• Comment cette valeur (ici la loyauté) est honorée envers les autres, l’extérieur, son environnement familial et professionnel, amical …
• Comment cette valeur (la loyuaté) est honorée envers vous-même, comment vous vous appliquez à vous-même cette valeur.

Cela permet d’identifier le conflit de valeurs.

Il s’est avéré que la loyauté de Karine envers son équipe était très élevée (de l’ordre de 8 sur une échelle de 1 à 8 – c’est un outil de PNL, je ne vous embête pas avec cela !). Elle était dévouée et se sentait engagée envers eux du fait du lien contractuel qui les unissait, son contrat de travail et ses missions.

En revanche, sa loyauté envers elle-même était très faible (de l’ordre de 1 sur une échelle de 1 à 10 – finalement je vous embête avec mon outil PNL : c’est un outil très puissant pour avoir des prises de conscience pour mieux se connaître et se comprendre !). Elle ne respectait pas très souvent ses engagements envers elle-même, elle ne s’octroyait que très peu de temps pour elle, pour réfléchir, pour prendre soin d’elle jusqu’au Burn out. Elle était bien plus dévouée à son entreprise. Elle ne comptait pas ses heures et s’octroyait que très peu de jours sans se connecter.

Elle avait peur de décevoir, d’être jugée par eux si elle quittait son poste, comme si elle les abandonnait, les trahissait. Le regard des autres et leur jugement lui faisait peur.

Nous avons creusé ce point. Je l’ai aidé à explorer certaines situations dans lesquelles Karine n’était pas loyale envers elle-même.

Et elle a découvert que le fait de rester loyale à son équipe, son employeur, l’environnement dans lequel elle évoluait l’empêchait d’être loyale envers elle-même et d’être elle-même, de valoriser sa créativité, son originalité, sa curiosité et sa sensibilité.

Son dévouements et sons sens de l’engagement étaient dirigés essentiellement envers ses collègues, son entreprise, ses missions et ses dossiers. Elle s’oubliait.

Puis peu à peu, elle a constaté que pendant sa période de reconstruction à la suite du Burn-out, elle a peu à peu rééquilibrer les choses. Elle a pris des engagements envers elle pour respecter son corps et sa santé mentale, pour se protéger. Elle a pris conscience de son besoin de sommeil, de repos, d’un rythme raisonnable avec des journées ponctuées de 3 repas et d’une nuit de 7 à 8 heures. Elle a appris à s’octroyer des pauses pour reposer son esprit, pour reposer et détendre son corps : se promener 15 minutes dans la nature, lire un livre, dormir de temps en temps plus longtemps le dimanche sans se connecter dès 9h du matin, boire un thé tranquillement pendant 10 minutes et regarder par la fenêtre pour se laisser le temps de rêver, discuter avec son mari le soir, le weekend sans être accaparé par un dossier, organiser des diners ou des déjeuners avec ses filles et ses parents pour profiter de leur présence.

Et elle a décidé de se dévouer plus à elle et son bien-être pour pouvoir continuer à profiter de sa vie. De sa vie personnelle et psychique mais pas seulement. De sa vie de couple, de sa vie de maman avec ses filles adultes, de ses parents, de sa sœur, de ses amis, des activités qui la nourrissent intellectuellement …

Karine a finalement décidé de quitter son métier qui l’avait « un peu trop abîmé »

dans lequel elle était « beaucoup trop dévouée de par son côté perfectionniste et très sensible, et l’absence de reconnaissance et la perte de valeur ».

Karine a créé son entreprise qui n’a plus rien à voir avec son métier.

Le plus utile pour elle a été de se comprendre et de découvrir la femme qu’elle est devenue.

Et aussi, de prendre conscience de ses talents, de ses forces, de ses capacités, de sa valeur au travers de ses valeurs fondamentales et de son environnement familial soutenant.

Le mot « talent » était un mot qui, pour elle, était présomptueux.  Elle a déconstruit ce préjugé. Et elle a adopté une autre vision du mot « talent ».

Voici sa vision des talents :

« Nous avons des jolis talents qui peuvent être très simples mais qui nous rendent heureux et que d’autres n’ont pas et qui font du bien aux autres.

Même si on nous a toujours reproché pendant longtemps certaines choses comme le fait d’être trop sensible, trop gentille, trop à l’écoute, tu perds trop de temps… Cela peut être un talent important aujourd’hui dont on a besoin. »

Elle a appris à dire NON pour se dire OUI à elle-même.

Elle a appris à ne pas regretter son parcours professionnel et ne pas regretter non plus les épreuves et notamment cette dernière épreuve qu’est le burn out qui l’a finalement amené à cette reconversion professionnelle.

Cette nouvelle vie lui permet d’être plus alignée.

Elle se respecte et elle est loyale envers elle pour laisser place à sa curiosité, sa créativité et sa sensibilité.

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